Me Mamadou Ismaila KONATE

UN HYMNE POUR ELLE : Par Mamadou I KONATE, en la mémoire de Nana DRAVE NIARE, Avocat à la Cour, Associée de Jurifis Consult, décédée le 15 octobre 2015 à Paris

Tu ne partiras pas,

Tu ne partiras pas, pas plus longtemps qu’il ne faut,

Tu ne partiras pas sans que tu ne me dises toues ces choses et d’autres que tu devrais me dire,

Tu ne partiras pas sans que je ne t’entende me dire mille et une autres choses et d’autres que tu ne m’as jamais dites encore,

Tu ne partiras pas sans que tu ne me racontes ces choses du passé, de ton passé comme tu aimais si bien me les raconter,

Tu ne partiras pas sans jamais me laisser t’entendre me les dire et me les dire en t’écoutant dire,

Tu ne partiras pas sans que tu ne me dises ce qu’il y a lieu de faire après toi et sans toi,

Tu ne partiras pas sans jamais que je ne sache pourquoi tu pars,

Tu ne partiras pas sans que je ne te parle d’elle,

Tu ne partiras pas sans me dire où elle est,

Tu ne partiras pas sans que tu ne me livres ce secret, celui qui t’a permis de vivre aussi bien et si longtemps parmi nous, maintenant que tu es entrain de partir,

Tu ne partiras pas d’ici et jamais pour aller là-bas,

Tu ne partiras pas sans que tu ne me dises pourquoi tu pars puisque je ne sais pas pourquoi tu pars ni avec qui tu pars,

Tu ne partiras pas sans que tu ne me dises d’où tu partiras,

Tu ne partiras pas sans que je ne te voie,

Tu ne partiras pas sans que je ne t’entende,

Tu ne partiras pas sans que tu ne me dises,

Tu ne partiras pas sans que tu ne me parles,

Tu ne partiras pas sans jamais indiquer le chemin de là où tu pars,

Tu ne partiras pas de si tôt mais plus tard,

Tu ne partiras pas de ce monde troublé sans que cela ne se calme,

Tu ne partiras pas…parce que tu es un être aimé et aimant,

Tu ne partiras pas, tu ne partiras pas, tu ne partiras guère…telle est la volonté d’un être humain, soumis et mortel parmi tant d’autres que tu laisses derrière toi en les précédant un moment et un court instant,

Et tu partiras parce que c’est dit,

Et tu partiras parce que c’est entendu,

Et tu partiras parce que c’est décidé,

Et tu partiras parce que c’est écrit,

Et tu partiras parce que c’est ton heure,

Et tu partiras parce que c’est ton tour,

Et tu partiras parce que c’est la volonté divine,

Et tu partiras parce que nul être ne peut te préserver ni te sauver,

Et tu partiras parce que ton cœur a cessé de battre,

Et tu partiras parce que ton sang a cessé de circuler,

Et tu partiras parce que tes yeux se sont refermés,

Et tu partiras pour répondre à son appel,

Et tu partiras pour lui tenir compagnie,

Et tu partiras dix ans après elle,

Et tu partiras pour qu’elle te voie elle aussi,

Et tu partiras pour lui parler d’elle sa fille Fatima et de lui, son fils Youssouf,

Et tu partiras et tu partiras et tu partiras…parce que c’est terminé pour toi,

Mais en partant répondre à l’appel, sache que tu nous attristes,

Mais en partant pour répondre à son appel, rends toi compte que tu endeuilles,

Mais en partant pour répondre à son appel, souviens toi que tu nous affliges,

Mais en partant pour ne plus revenir ici bas, penses à nous que tu consternes,

Mais en partant pour toujours, tu nous affectes, tu nous anéantis et tu nous accables de peine et de douleur,

Et toi qui pars pour le repos éternel,

Que dire après toi,

Que penser après toi,

Que retenir de toi pour le présent et pour les moments qui nous restent à vivre après toi,

Après toi, je dirai que tu as été,

Après toi je dirai qui tu as été ici bas,

Après toi, je dirai que tu étais une mère adorée et adorable,

Après toi je dirai que tu étais une passionnée de la vie et des gens de la vie,

Après toi je dirai que tu étais bonté,

Après toi je dirai que tu étais miséricorde,

Après toi je dirai que tu étais acharnée pour le bonheur de tes enfants, mais de tous les enfants du monde,

Après toi je dirai que tu étais là pour les uns mais jamais sans les autres,

Après toi je dirai que tu étais apaisée et apaisante,

Après toi je ferai porter ton nom,

Après toi je porterai ta gloire,

Après toi je parlerai de ta bonté et de ta grandeur d’âme,

Après toi je dirai merci à tous ceux qui te célèbrent aujourd’hui et te célébreront demain encore,

Après toi je serai fier de toi,

Après toi je ressentirai le bonheur du devoir accompli,

Après toi je ferai comme toi,

Après toi je ferai pour toi,

Après toi je ferai sans toi,

Après toi je ferai en ton nom,

Après toi je ferai comme si c’était toi,

Après toi, je ferai comme si c’était toi, mais sans jamais arriver à faire comme toi,

Parce que toi c’était toi,

Parce que toi, ce n’était jamais comme moi,

Parce que toi, c’était toi,

Parce que personne n’est comme toi,

Parce que toi, c’était toi,

D’ici où tu es et de là-bas où tu seras,

Reste comme tu es : grande dans l’âme, belle dans le corps, fine dans l’esprit, courtoise dans le geste, précise dans l’acte et infiniment serviable vis à vis de ton prochain,

En la voyant en face, dis-lui pour moi qu’elle est unique, comme toi,

Face à elle, dis-lui qu’elle est aujourd’hui loin de nous comme toi tu le seras bientôt,

Face à elle, dis lui qu’elle n’est pas seule et ne le sera jamais, comme toi puisque tu la rejoins désormais,

Et pour toutes les deux, nous prions et prions,

Et pour toutes les deux nous vivrons et vivrons le temps qu’il faudra,

Et pour les deux, nous portons le deuil éternel ici bas,

Pour toutes les deux, pour nous, vous êtes éternelles

Mamadou Ismaila KONATE

Avocat à la Cour,

Associé Fondateur du Cabinet Jurifis Consult

Bamako, Mali

mko@jurifis.com

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